Dénoncer des faits commis par le dirigeant de l’entreprise peut évidemment freiner un lanceur d’alerte, par peur des représailles. La Loi Sapin2 protège aujourd’hui les lanceurs d’alerte au sein de leur entreprise par un statut spécifique. Elle interdit toute sanction ou discrimination à l’encontre de la personne ayant signalé les faits incriminés; Mais la loi impose en première étape un signalement en interne. Alors, dénoncer son patron est-il risqué ?
La procédure de signalement instaurée par la loi Sapin 2 s’appuie sur trois étapes successives :
On le voit, en principe un salarié ou employé doit dans un premier temps alerter l’entreprise via son dispositif interne. Cette obligation a pour but la sauvegarde des intérêts de l’entreprise et du lanceur d’alerte. En effet, le signalement interne, sans étouffer l’affaire, permet de prendre la mesure rapidement d’un problème à un niveau adapté au sein de l’entreprise..
Si vous avez de sérieux doutes sur l’impartialité de votre hiérarchie ou du référent désigné, ou si le référent est est lui-même la personne incriminée, n’hésitez pas à contacter le défenseur des droits. En effet, à toute étape de l’alerte, la Loi Sapin 2 précise que l’auteur du signalement a la possibilité de s’adresser au Défenseur des droits. Il s’agit d’une autorité administrative indépendante, chargée d’orienter et protéger les lanceurs d’alerte.
L’Agence Française Anti-corruption (AFA) prévoit quant à elle qu’« Il est par ailleurs admis que le signalement [soit] directement adressé aux autorités judiciaires, administratives ou aux ordres professionnels, lorsque le lanceur d’alerte met en cause la direction et que le destinataire de l’alerte ne dispose a priori pas de l’indépendance nécessaire pour effectuer les vérifications ».
Le lanceur d’alerte doit dans ce cas, apporter la preuve de l’impossibilité manifeste d’agir autrement par exemple l’implication des hiérarchies.
La loi Sapin2 autorise le lanceur d’alerte a passer outre le signalement interne dans 2 cas :
Dans ce cas, vous pouvez directement alerter les autorités mentionnées à l’étape 2, voire rendre votre signalement public.
Pour les entreprises de taille moyenne, le décret du 19 avril 2017 est venu compléter la Loi Sapin 2. Il leur impose la mise en place d’un dispositif de recueil des signalements répondant à un cahier des charges précis, permettant a priori la protection plus complète d’un salarié. En effet le dispositif comprend :
Un tel dispositif, institutionnalisé, permet à un employé de remonter auprès du référent des faits qui pourrait concerner le dirigeant :
Lors de la mise en place du contrat, Alertcys.io demande toujours que l’organisation désigne deux référents distincts. Une alerte peut toujours mettre en cause un référent.
Lors du dépôt, il est important que le lanceur d’alerte précise la fonction de la personne mise en cause. Si ce n’est pas le cas, le médiateur reviendra vers le lanceur d’alerte et lui demandera de préciser ce point.
Le service Alertcys ne transmettra jamais l’identité du lanceur d’alerte. Il ne peut la révéler qu’à un juge ou son représentant sur sa demande.
Le médiateur veillera à ne pas transmettre directement l’alerte à la personne mise cause, en particulier s’il s’agit du dirigeant de l’entreprise. Le médiateur prendra contact avec le second référent.
Pour la protection du lanceur d’alerte et de l’entreprise, le médiateur rappellera aux parties leurs obligations dans ce cadre. En particulier si le mis en cause est dirigeant dans l’entreprise.